Une lente descente vers le Sud

L’Escargot du Sud                                    Communiqué #1

25 Novembre 2013                                Lente migration vers le sud…

"Certain things catch your eye, but pursue only those that capture the heart."  —Native American Proverb

Une sagesse proverbiale Amérindienne…

Nous quittons Québec le 7 novembre 2013 pour La Prairie, où nous séjournons quelques jours. Après avoir rencontré famille, ami(es) et célébré l’anniversaire de Ro chez Raphaël, nous sommes fins prêts pour notre départ vers le Sud, non sans le serrement de cœur présent à chaque année… celui de laisser derrière nous famille et amis, mais aussi avec la conviction non moins grande d’entrer dans une expérience bienfaisante pour notre vie et notre devenir comme personnes, conjoints, parents et grands parents.

Lundi matin, 11 novembre, nous prenons donc la route du Sud. Le premier soir, nous nous arrêtons à New Milford, Pennsylvanie... pour nous réveiller le lendemain avec un tapis de neige au sol, le vent et… le fretttttttttttt.

Aussi en ce mardi de froidure, après quelques heures de route, nous avions l’intention d’entreprendre la route du Shenandoah National Park, appelée SKYLINE DRIVE, depuis le nord de la Virginie. Nous avons toutefois changé d’idée compte tenue de ce froid et des vents (aussi savions les campings fermés à cette latitude, à cette période de l’année). Nous décidons plutôt de filer plus au sud et de prendre la dite route de montagne depuis l’entrée du Blue Ridge Parkway et ainsi de traverser le sud de la Virginie, plus la Caroline du Nord.

Note : Il faut savoir que nous voyageons ici en plein cœur des Appalaches  américaines, au niveau de la Virginie, de la Caroline du Nord et du Tennessee. Nous sommes donc en montagne, roulant dans une route de parc, majoritairement sur la crête, tantôt à 2500pi, tantôt à 5000pi en altitude. A cette période de l’année, dans ces régions, il y a souvent gel et neige. Cette route de montagne fait au total autour de 1300 km : Skyline Drive-400 km; Blue Ridge Parkway-600 km; Great Smokey Mountain- 300 km. Notre parcours cette année veut se limiter au Blue Ridge Parkway.   

Blue Ridge Parkway

Le mercredi 13 novembre, journée froide mais ensoleillée, nous entreprenons donc la route tant souhaitée : le Blue Ridge Parkway qui s’étire comme mentionné sur une longueur de 600 km. Nous circulons sur le faîte de ces montagnes et du haut de nos fauteuils… roulants (ah! ah!), nous avions, grâce à notre grand pare-brise panoramique, une magnifique vue des paysages qui s’offraient à nous. Le long du parcours, il y avait plusieurs « Overlook » nous permettant de nous arrêter, de goûter les paysages et de prendre des photos. Sur une portion du trajet plus habitée, nous avons croisé plusieurs fermes d’élevage. Nous avons également aperçu plusieurs cerfs de Virginie sur la route, de très belles bêtes, mais qui décampaient rapidement en nous apercevant. A vrai dire, sur cette route, à ce moment de l’année, on croisait plus de chevreuils que d’humains.

Voici la vue que nous avions par notre grande vitrine panoramique, bien assis dans nos fauteuils, au chaud.

Circulant dans une mer de montagnes

 

Les vaches semblent bien heureuses dans ce vaste espace, qu’en pensez-vous?

 

Il y a plusieurs fermes d’élevage  le long de la route…

Nous nous sommes arrêtés nous restaurer dans une auberge située dans un décor superbe

Dans la région, un seul camping ouvert… pour nous assurément… que nous avons adopté sans maugréer. Le lendemain matin, lorsque nous avons repris la route, le spectacle était toujours aussi enlevant. On vous laisse en juger :

Voici deux photos du même panorama, avec des coloris différents. Aucune d’elles ne rendent justice au spectacle que nous avons vu, de nos yeux vu : le bleu du ciel, le soleil levant, le brouillard et la montagne, plus en prime un buck… en vagabondage automnal s’il vous plaît.

En circulant le long du Blue Ridge Parkway, nous pouvons atteindre des sommets environnant les 6000 pieds d’altitude

Vive la liberté… On est ravi d’être là… pas chaud par exemple.

Nous sommes contents d’avoir réalisé ce rêve et avons apprécié la quiétude  et le calme qui se dégage de cette nature. Tout un contraste avec la circulation sur les autoroutes et dans les villes. À la fin de cette deuxième journée de route de montagne, nous laissons le Blue Ridge Parkway à ses derniers retranchements au profit d’une ville voisine, Asheville, en Caroline du Nord; car nous voulons vivre là un rendez-vous avec l’histoire : hé oui, nous avons entendu parler de l’existence ici d’un Domaine particulier, le Biltmore Estate. Désormais, le temps est à la découverte.

Domaine Biltmore la plus grande demeure privée des États-Unis

George Washington Vanderbilt fréquentait souvent Asheville à la fin du 19^ième siècle et décida d’en faire un lieu de villégiature pour sa famille.Il confia le projet à l'architecte Richard Morris Hunt qui réalisa un pastiche néorenaissance (style châteauesque ), inspiré du château de Blois en France. Commencés en 1888, les travaux de cette demeure s'achèveront 7 ans plus tard, en 1895.

Suivez le guide maintenant: d’abord, on entre sur le domaine à environ 2 milles de la maison-château, ce qui veut dire que nous ne l’apercevrons qu’à la dernière minute. Nous circulons lentement sur une petite route sinueuse à travers une belle forêt d’arbres très certainement centenaires. Tout est calme et invitant. Puis soudain, une grande éclaircie, et voilà qu’elle apparaît cette demeure, là-bas tout au loin, dans toute sa splendeur : vaste, fascinante, imposante, intriguante…

Une belle maison de campagne, n’est-ce pas?

Un premier aperçu montrant son emplacement sur un plateau, toute sa façade et une parcelle de ses jardins.

 

La Biltmore House, la plus grande partie de sa façade (noter au centre, les escaliers empruntés au Château de Blois). Depuis 1956, la résidence est ouverte au public.

 Maintenant, follow the guide pour une visite du château. D'abord nous entrons dans un vaste Hall accueillant qui donne sur un jardin d’hiver (une verrière inonde de lumière la fontaine centrale). Une autre pièce, la salle de banquet impressionne beaucoup. Cette salle imposante possède un plafond d’une hauteur de 7 étages, oui vous avez bien lu. Des tapisseries des Flandres du milieu du XV1e siècle sont tendues sur les murs. On prend immédiatement conscience de la démesure. Et ça continue : 250 chambres (nous a-t-on dit), 34 salles de bain, 75 foyers, plusieurs salons de style, une bibliothèque impressionnante, une immense galerie avec vue superbe sur la vallée derrière, une cuisine d'époque… d’allure moderne (il faut savoir qu’il y avait l’électricité à cette époque). Un ascenseur d’époque aussi.

 

Comme nous sommes sur une galerie, je sors ma caméra, chose interdite à l’intérieur du château.

 

Voilà comment était la vie des gens riches et célèbres!

 Et ça continue… D’autres points surprennent : par exemple, au sous-sol, on y trouve deux allées de quilles, une piscine intérieure de 315,000 litres d’eau chauffée et avec son éclairage subaquatique d’origine, un gymnase bien équipé, et bien autres choses. Pour l’époque, cette résidence était très moderne.

 Visiter Biltmore à cette période des Fêtes est intéressant, car toute la maison est décorée, chaque pièce visitée est illuminée, ce qui confère un air de fête.

 Un petit commentaire de Yo: en visitant la maison, grâce à la série Downton Abbey (pour qui l’a suivie), je pouvais m’imaginer la vie dans cette immense demeure.

Avant de poursuivre notre visite, nous nous arrêtons pour nous sustenter dans un des nombreux restaurants du Domaine.

 

Une petite pause au restaurant Deerpark sur le Domaine avant de poursuivre notre visite.

Yo : j’ai choisi, pour souligner notre passage ici, d’aller à la découverte d’un vin du Domaine le « Christmas at Biltmore » tandis que Ro opte pour une bière de fabrication locale.

Après un bon brunch, nous poursuivons notre visite. Tout en restant à l’intérieur du Domaine (4 milles plus loin), nous nous rendons au Village d’Antler Hill où on y trouve la ferme du Domaine et ses bâtiments, des boutiques, des restaurants ainsi que le vignoble du Domaine.

 Ouf! Une journée ne suffit pas pour tout voir. …et le château illuminé « by night »! Ce sera pour une prochaine fois.

 Somme toute, visite instructive et impressionnante, qui vaut le détour.

Il faut se rappeler que la construction de tels Domaines aux USA (beaucoup ont été érigés alors à Newport au Rhode Island par les riches familles de la région New Yorkaise) à cette époque fut rendue possible grâce au développement des grandes fortunes familiales américaines du début du 20^ième siècle avec l’avènement de l’aire industrielle. M Vanderbilt était issu d’une telle famille.

 C’est ainsi que se termine notre visite. Nous étions 2 petits humains du 1,000,000 de visiteurs qui se rendent à Biltmore Estate chaque année.

 N.B. Si nous avons piqué votre curiosité, vous pourrez en savoir davantage en allant sur Biltmore.com et/ou sur Wiképédia.

 Des nouvelles de nous.

Nous sommes présentement en Caroline du Sud, à Myrtle Beach pour une dizaine de jour (jusqu’au 27 novembre). Comme nous sommes campés directement sur la mer, nous apprécions son air salin et ses plages désertées à cette période de l’année. C’est reposant et inspirant… Ce contact avec la nature nous est très bénéfique.  

Nous nous dirigerons ensuite vers la côte Ouest de la Floride jusqu’à Naples avant d’intégrer vers la mi-décembre notre port d’attache pour 3 mois cet hiver, Aztec RV Resort à Margate près de Fort Lauderdale.

 RO/YÖ J))

P.S. Au plaisir de vous lire…